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Daft Punk, succès planétaire

lundi 19 novembre 2007

En dix ans et trois albums (Homework en 1997, Discovery en 2001, Human after all en 2005), le duo électronique Daft Punk a inscrit la techno au panthéon de la pop musique. Du duo parisien Justice au rappeur américain Kanye West, des musiciens s’inspirent de l’oeuvre du tandem. Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo sont deux musiciens connus pour figurer sur des photos avec des casques de robots devenus légendaires - signés il est vrai Hedi Slimane, l’ancien directeur artistique de Dior Homme. Seul Thomas Bangalter répond à nos questions.

Dévoilé en avril 2006 leur plus récent spectacle, Alive, son et lumière techno d’une rare maîtrise, fait aujourd’hui l’objet d’un disque, à paraître lundi 19 novembre. Enregistré le 14 juin 2007, lors de l’unique concert parisien, au Palais omnisports de Bercy, cet album, le dernier qui les lie à la maison de disques EMI, annonce aussi le terme d’une tournée mondiale qui marquait leur retour à la scène après neuf ans d’absence.

De quand date l’envie de refaire des concerts ?

Début 2006, nous avons été sollicités, et nous avons alors réfléchi à ce qu’il était possible de faire en terme de "performance électronique" que nous n’aurions pu envisager y a dix ans. Les réponses étaient nombreuses, l’idée d’un nouveau live devenait légitime.

L’époque est au questionnement : comment expérimenter en musique électronique alors que les codes sont définis, que le genre est accepté ? Nous étions allés vers la techno parce qu’elle était à la frontière de la musique, comme le jazz à une certaine époque.

Après notre expérience dans le cinéma, avec Electroma (à paraître en DVD le 5 décembre), nous avions l’impression qu’un spectacle nous y emmènerait à nouveau.

C’était un défi technologique musical et visuel ?

Musical surtout. Nous avons dévelopé u système autour d’un logiciel existant, Live, conçu pour les ordinateurs portables. Nous l’avons adapté à un spectacle lourd.

Nous avons l’équivalent de neuf ordinateurs très puissants encastrés dans la pyramide qui nous sert d’habitacle. C’était amusant de partir d’un coeur de microprocesseurs et d’avoir cinq tonnes d’équipements reliés. Dans cinq ans, j’imagine que notre spectacle tiendra dans un portable.

Le concert propose une relecture de vos trois albums, en les imbriquant, en mélangeant parfois jusqu’à quatre titres...

Notre génération a grandi avec le sampleur, le remix. Là, c’est comme si on se re-samplait. Nous créons une heure et demie de musique originale parce que nous ne rejouons aucun morceau tel que sur les disques. Les combiner permettait d’être plus innovant que nostalgique.

Cela rejoint le travail du DJ.

Aujourd’hui les concerts et le mix de DJ se rapprochent, parce que tout se fait avec un ordinateur. La différence, c’est que le DJ travaille (ou travaillait, cela change sûrement) avec deux ou trois disques. Nous pouvons combiner simultanément quinze ou vingt sources différentes.

Quelle est votre part de liberté sur scène ?

Faible, mais il y a des plages d’improvisation. Nous étions dans une approche plus écrite et mise en scène que lors de nos concerts d’il y a dix ans. Une sorte de comédie musicale de Broadway. Un spectacle, de la musique et une narration, même si elle est plus abstraite.

Vous sortez un disque audio, c’est étonnamment simple. Pourquoi pas un DVD ?

Dans cette radiographie d’un moment donné, il y avait ce fait nouveau : l’appropriation du concert par le public avec ses téléphones. Il existe 20 000 films du concert sur Internet. C’est comme si les gens expérimentaient avec nous, c’est la représentation visuelle ultime de notre projet.

Et puis nous utilisons des technologies difficilement reproductibles. Faire un DVD, c’était comme visionner un film 360o Imax sur un iPod...

Les jeunes musiciens vous citent, vous samplent. Que représente cette scène à vos yeux ?

C’est très agréable, une sorte de passage de relais. Néanmoins, nous avions fait de l’électro dans l’idée d’inventer des codes, d’ouvrir les gens du rock à cette musique, et vice versa. Toutes ces choses sont totalement obsolètes maintenant. Si j’avais leur âge, je ne sais pas si je ferais la même chose.

Le groupe Radiohead a mis son disque en accès libre sur Internet. Que vous inspire cette démarche, alors que votre contrat avec EMI se termine ?

Elle est très intéressante, mais nous aimerions avoir des idées qui n’ont pas été déjà réalisées.

On nous a souvent reproché de faire du marketing. On nous a dit que nous étions des robots, que nous avions fait un dessin animé (Interstella 5555) pour vendre des disques. Aujourd’hui que l’industrie est complètement détruite, on comprend qu’il s’agissait d’une démarche artistique, d’une réflexion sur ce qu’on peut partager avec le public.

Dans le chaos actuel, la musique sort peu à peu de l’industrie. C’est intéressant cette idée de se trouver en dehors, cette idée de disparition du marketing de la musique parce qu’il n’y a pas de marché.

source : Le Monde (Odile de Plas)

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