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Amy Winehouse : Pas pour les fillettes !

vendredi 23 mars 2007

C’est une sauvage ! Elle déteste les journalistes, chante saoule à la télé, se bat avec les filles et a des tatouages de marin. Lorsqu’elle va s’acheter des disques, elle se prend direct des vinyles mint de Gene Vincent, Clifford Brown, Thelonious Monk, Dorothy Ashby, ou des Upsetters. Quand elle est dans un bar, ce qui semble lui arriver souvent, elle sélectionne les Cramps, les Specials et de la northern soul dans le juke-box. En fonction de ses variations pondérales, elle ressemble un mois à une pute des Balkans, le suivant à une diva sicilienne de 1958. Elle vénère Dinah Washington... Amy Winehouse, on l’aura compris, a la classe insurpassable. Elle vient également de sortir, non pas le meilleur album de soul de ces derniers temps, mais tout simplement l’un des plus grands albums du genre jamais entendus depuis 1962. Pas du néo-R&B ou de la Nu Soul. Non, de la soul. Pure, dosée à 98 % vol. Dès le premier morceau, le single fou, “Rehab”, on se cogne la tête avec un marteau. Qu’est-ce donc ? Esther Philips ou Nina Simone sur une production Allen Toussaint ? Non mon con. C’est Amy Winehouse en 2007.
En réalité, cette sauvageonne fille de chauffeur de taxi avait déjà livré, on vient de s’en rendre compte, un premier album assez quelconque en 2003. Rien, en dehors de sa voix en or, ne laissait présager une suite aussi fantasmagorique. Mais fort heureusement, la brunette s’est séparée de son homme et est devenue très déprimée ! Et dans le même temps boulimique, puis anorexique, puis stoner, puis alcoolo. Ce faisant, pour noyer sa tristesse, l’amie Winehouse s’est mise à écouter les Shangri-Las en boucle, et notamment leur chef-d’œuvre “You Can Never Go Home Anymore”. A ce moment a germé en elle l’idée d’un nouvel album avec un son plus vintage... Un truc plus fondamental. Le résultat est ce disque immense, au-delà de tous les espoirs. Il y a le son, idéal, comme on n’y croyait plus. Et puis, les chansons, qui montrent un talent d’écriture inouï. D’où sort-elle donc ces impeccables “Rehab”, “Me & Mr Jones”, “You Know I’m No Good” ou ce “Back To Black” carrément magistral, déjà un classique qui détruit tout sur son passage ? Mystère. Mais enfin, quand même, tout dans ce disque rend proprement hystérique, mixant rhythm’n’blues fin fifties, ska, early soul, girl group et une ou deux grooveries assez seventies. Et c’est bien là le miracle de cet album inespéré : incapable de verser dans le pastiche pur et simple, la Winehouse, les tripes à l’air et le gosier en feu, retrouve l’essence même de la soul, tout l’esprit qui manque tant à, au hasard, Joss Stone, Macy Gray et consorts, on ne fera pas l’insulte de citer Beyoncé ou Kelis. Ici, il y a de l’âme à vendre... Et pas du genre pour les fillettes. C’est de l’âme à l’anglaise, où la soul fait littéralement partie des chromosomes de la population depuis la création même de Tamla-Motown. Pleine de fish & chips, de parfum cheap, de Lager et de pluie sale. Et comme si ce n’était pas suffisant, trône encore cette voix surhumaine, toujours parfaitement laid-back, idéalement dosée et économe, aux antipodes des habituels hurlements pseudo-gospel qui polluent tant le genre...
Attention, la voici qui débarque... Sexy comme c’est pas permis. Elégante et vulgaire. Drôle et pathétique. Amy Winehouse, l’impératrice de Camden...
Nicolas Ungemuth

Source : www.rocknfolk.com

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