The Dandy Warhols, têtes de série

Rock. Le groupe américain sur scène pour son nouvel album.

Il n’est pas indifférent que les Dandy Warhols jouent à Paris au même moment que la sortie en DVD de Dig, un documentaire inspiré sur la relation incestueuse du groupe avec ses compatriotes de Portland (Oregon), The Brian Jonestown Massacre. Si l’on en croit Dig, ces derniers seraient le « vrai truc » et les Dandy Warhols, qui leur auraient tout piqué, un simple ersatz. Le zèle carriériste sans vergogne que le leader des Dandy, Courtney Taylor-Taylor, et ses amis sont censés cultiver n’apparaît pas si clairement sur le nouvel album du groupe, Odditorium or Warlords of Mars, qui, à la place, les voit retourner à leurs racines space-rock glam et stoner, quelque part entre David Bowie et Spiritualized ­ une initiative bienvenue après un précédent album décevant (Welcome to the Monkey House), qui, produit par le Duran Duran Nick Rhodes, montrait le groupe s’échinant sans résultat probant à singer la pop creuse de Duran Duran dans les années 80.

Le nouvel album, lui, est excellent mais n’indique toujours pas si le groupe atteindra finalement le grand public : « Je serais très surpris si nous récoltions un hit-single », affirme d’ailleurs Courtney Taylor-Taylor lui-même. Tant pis, ou plutôt tant mieux : les Dandy Warhols ne joueront peut-être jamais en tête d’affiche dans des stades, mais c’est tout au bénéfice des clubs et de leur public qui peut ainsi toujours aller voir dans des conditions optimales l’un des jeunes groupes américains les plus excitants et inventifs du moment.