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Teenage Fan Club, délice d’Ecosse

vendredi 18 novembre 2005

Rock. Le groupe alternatif apparu au début des années 90 revient en concert à Paris.

Teenage Fan Club
En concert dimanche à 20 h 30 au Point Ephémère, 200, quai de Valmy, 75010 Paris. Tél. : 01 40 34 02 48.
www.pointephemere.org
CD : « Man-Made » (Tema/PIAS).

« Teenage Fan Club se contente d’exister », lâche avec désinvolture Norman Blake, chanteur leader du groupe indie de Glasgow paru au début des années 90. « On n’a jamais eu de "plan de carrière", on fait les trucs quand on en a envie. En fait, on planifie sur deux mois, le reste c’est l’inconnu total. »

Presque aussi étrange, dans un secteur où les groupes se font et défont à la saison, le line-up de Teenage Fan Club est, au batteur près, le même depuis le début : « Aucun d’entre nous n’a d’ego surdimensionné. Nous sommes trois à composer, nous nous laissons mutuellement beaucoup d’espace pour explorer nos capacités. »

Label personnel. Celles-ci sont à leur apogée sur Man-Made, le délicieux huitième album de Teenage Fan Club (leur premier en cinq ans, sorti au printemps), produit à ravir par John McEntire, de Tortoise. « Nous l’avons rencontré à Glasgow où il venait enregistrer la bande-son d’un film intitulé The Last Great Wilderness, qui incluait des groupes comme les Pastels, avec qui Gerry (Love) et moi travaillons, évoque Blake. Nous aimions ce qu’il avait fait avec Stereolab et sommes fans de Tortoise. Quand il nous a proposé de le suivre dans son studio de Chicago, nous n’avons donc pas hésité. Nous y sommes restés un mois, c’était la première fois qu’on enregistrait un album hors Royaume-Uni, très inspirant, notamment côté textes. Tout le monde pense que John est juste "expérimental", alors qu’il possède une énorme sensibilité pop. »

Dégoûtés à jamais des grosses compagnies, les Teenage Fan Club ont fondé leur propre label (la prochaine sortie maison sera un disque d’eux avec Jad Fair, où les groupes reprennent ensemble des chansons de Daniel Johnston ­ qui a réalisé la pochette). Ils tournent régulièrement, souvent en Espagne (« Ne nous demandez pas pourquoi, mais c’est le pays où nous rencontrons le plus de succès »), dans des petites salles, et vendent leurs disques à un public limité mais fervent.

Tandis que les Teenage Fan Club continuent leur discrète carrière, les Franz Ferdinand ont endossé le rôle de « sauveurs du rock » à Glasgow. Le gentil Blake les trouve « au poil » et s’enchante du fait que « sa » ville soit de nouveau à la pointe (« comme au début des années 80, quand tout a commencé avec Postcard Records »).

Eloges. La nuit dernière, Blake a rêvé d’Edwyn Collins, le leader innovateur crooner d’Orange Juice, récemment victime d’un accident cérébral. Il couvre également d’éloges un groupe local non encore signé, The 1990’s, qu’il tient pour « les prochains Franz Ferdinand ».

Blake n’est nullement envieux : « Evidemment, on pourrait avoir fait un peu plus de blé, avoir connu de plus gros hits, mais, l’âge venant, on se fout de tout ça. S’en inquiéter serait une perte d’énergie. Je suis content de ce que nous avons accompli, et de toute façon, on n’a jamais voulu jouer dans des stades. C’est plus cool d’être un groupe culte. »

source : www.liberation.fr (Laurence ROMANCE)

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