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Yoko Ono et John Lennon encore dans de beaux draps

dimanche 12 avril 2009, par Alinam

Commémoration. Le musée des beaux-arts de Montréal rend hommage, quarante ans après, au « bed in » du couple légendaire.

Des gardiens de musée incitant les visiteurs à dessiner sur les murs ou à planter des clous, ça n’est pas banal. Une dizaine de milliers de visiteurs ont investi, en fin de semaine, le musée des beaux-arts de Montréal où étaient présentées des créations en mouvement de Yoko Ono.

Pyjama. La ville s’est couverte d’affiches blanches « Imagine la Paix ». Près de quarante ans après le bed in, Yoko Ono est revenue dans la cité québécoise pour inaugurer cette exposition consacrée à cette protestation contre la guerre au Vietnam qu’elle avait organisée avec John Lennon.

Après des tribulations invraisemblables, s’étant vu refuser l’accès aux Etats-Unis, le couple qui venait de se marier à Gibraltar s’est installé une semaine, en mai 1969, à l’hôtel Reine Elizabeth pour passer sa lune de miel en public. Une semaine dans un lit, au milieu de l’incessant tohu-bohu de centaines de journalistes, photographes, cameramen, artistes, adeptes de Hare Krishna et militants radicaux de passage. Tout cela très chaste, en pyjama. Le Noël suivant, le couple placardait dans les grandes capitales des mégas panneaux publicitaires : « LA GUERRE EST FINIE, si vous le voulez. » Deux ans plus tard, il écrivait à quatre mains Imagine.

Le bed in était un revival de cabaret dada, détournant l’énorme célébrité du chanteur des Beatles pour donner un écho planétaire à un message politique. Ce formidable « coup de pub pour la paix », comme l’appela Lennon, fut très mal compris sur le moment. Sans compter l’émotion de l’opposition conservatrice devant le dévoiement de la jeunesse canadienne par des fumeurs patentés de marijuana. Au bout de ses dix jours d’autorisation provisoire de séjour, les nouveaux mariés avaient été prestement expulsés du pays.

C’est dans cette chambre 1742 qu’a été composé et enregistré, dans le plus grand brouhaha, Give Peace a Chance, qui allait devenir l’hymne des manifestations géantes, aux Etats-Unis, contre la guerre. Se disant très émue de revivre ces « souvenirs si heureux » avec son mari assassiné en 1980, Yoko Ono a répété avec un petit sourire son message de paix. Elle célébrait aussi un autre anniversaire, la création de « Nutopia » : le 1er avril 1973, le couple avait demandé la reconnaissance diplomatique de ce pays au drapeau blanc et sans frontière. « 99 % du monde veut la paix, mettons-nous tous ensemble, et nous y parviendrons »,dit toujours cette dame de 76 ans. Elle nous a assuré être « certaine de l’efficacité de ce message : depuis ce jour-là, le monde a déjà tellement changé, en mieux ». Elle dit également « avoir toujours vu le bed in comme un geste artistique », dans la lignée des performances du groupe Fluxus, dont elle fut une artiste pionnière.

Parcours. Emma Lavigne (de Beaubourg) et Thierry Planelle (ancien directeur artistique de Virgin-EMI France) ont réuni 140 œuvres, plastiques et musicales autour de la rencontre entre cette artiste underground et la star planétaire. Plutôt qu’une exposition, ce parcours est une grande performance gratuite à laquelle le public est invité à participer pendant deux mois et demi.

Le 6 juin, Yoko Ono recevra le lion d’or de la Biennale d’art contemporain de Venise pour l’ensemble de son œuvre.

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